Les effluves d'une vie

(Extrait chapitre 34 – Les effluves d’une vie)

— Juin 1986, Pourville —

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Avec ce cadeau, il a eu le droit de me regarder danser. De m’écouter chanter. Un secret que j’avais en moi. Une idylle. J’adore Anna LaCazio, chanteuse de Cock Robin et j’aime lui ressembler. Danser comme elle, chanter comme elle, m’habiller comme elle, être elle.

Son reflet dans le miroir de mes rêves.

Quand je l’imite, mon corps est nu dans le lac d’argent, je me regarde. Les années passent mais je suis belle. Enfin je crois… Un bas noir monte sur ma jambe,  puis l’autre. Mes mains douces les tirent vers les cuisses. Je les attache, je m’observe. Ma longue robe noire est si sexy, mon corps sensuel l’envahit. Mes seins nus pointent sur le tissu, je regarde Anna sur le mur. Une photo signée de sa main, pour moi, un soir de concert. Un beau souvenir. Elle est figée, elle me sourit, elle voit que je lui ressemble. Anneaux dorés, grands cils noirs, bouches gourmandes aux reflets carmin. J’ouvre ma robe fendue, je tourne et je danse, elle m’admire et je ris. Comme elle je coiffe mes cheveux bruns, je suis prête, je m’envole vers Cédric. Le cœur battant je m’approche féline, et comme Anna je vais danser, pour mon amour, pour son plaisir. Chanter la sensualité, pour ses saphirs bleus, son regard d’ange.

…Et je vois ses yeux qui me mangent…

Pour remplacer les deux billets déchirés par Paul, lors de cette première danse érotique offerte à Cédric, j’ai glissé dans mes portes jarretelles, deux places de concert à l’Alabama Hall à Munich.

Nous étions presque devant la scène, et enlacée par les bras de Cédric, j’ai regardé une nouvelle fois Anna danser…

« Remember the promise you made… »

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